Vous avez été nombreuses à me poser plein de questions sur le jeûne. Et c’est vrai qu’aujourd’hui, jeûner prend de plus en plus d’ampleur. Tout le monde en parle. Et il est parfois délicat de démêler ce qui relève du phénomène de mode de ses bienfaits réels sur notre santé. En fait, je jeûne est un merveilleux outil de santé.
Pour vous aider à y voir plus clair, je vais répondre à qu’est-ce le jeûne ? pourquoi on jeûne ? comment jeûner ?
Le jeûne n’est pas un régime.
Surtout pas. Le jeûne est un programme de santé et de bien-être aux effets durables qui vous apprend à prendre soin de votre organisme. Il vous entraîne à changer vos habitudes alimentaires et à rompre avec toute sédentarité. Jeûner c’est accepter aussi une approche nouvelle du corps. C’est comprendre et accepter l’idée que nos intestins, notre cerveau et tous nos autres organes sont en perpétuel dialogue et que la santé des uns dépend de la santé des autres.
Certes on perd du poids car ce sont les calories en trop qui font prendre du poids. Quand on bouge plus et qu’on mange moins, on brûle les calories ingérées et on évite le stockage disgracieux. Mais surtout, le jeûne nous engage dans une réflexion sur notre nutrition quotidienne et la nécessité de changer nos habitudes de vie.
C’est une remise à zéro de nos perceptions gustatives qui nous amène à redécouvrir le plaisir de manger des choses simples.
Tout le monde ne peut pas jeûner de la même façon.
Il existe plusieurs types de jeûnes. Et celui dont je vous parle ici est le jeune type Buchinger qui intègre l’hydratation tout au long de la cure pour ne pas épuiser l’organisme associé à de la marche quotidienne.
En fonction de notre état de santé ; de notre corpulence, les praticiens (médecins ou naturopathes) nous orientent vers la formule qui leur semble la mieux adaptée. Praticiens qui, ensuite, pendant le jeûne vous accompagnent et peuvent si besoin modifier le jeûne. Moi, par exemple, j’ai commencé par un jeûne à l’eau. Et au bout de 2 jours, mon rythme cardiaque avait tendance à s’emballer ce qui ne m’arrive jamais. Le naturopathe a décidé de me donner un jus légumes + fruits le matin et au déjeuner. Le problème a été réglé dès le premier jus.
C’est la raison pour laquelle il est préférable de jeûner dans un centre spécialisé type Clinique Buchinger sur le lac de Constance ou la Pensée Sauvage en France.
Évitez de jeûner tout seul.
Certes, on peu jeûner seul chez soi. Mais cette pratique comporte un risque majeur, celui de craquer et de céder à la tentation qui ruinerait tous vos efforts.
Lors d’une cure, il ne faut pas sous-estimer la puissance de la dynamique de groupe. C’est super important de partager avec d’autres personnes ses questions, ses difficultés même temporaires. Tout comme le fait de ne pas s’occuper de logistique, faire des bouillons et de jus de légumes et de fruits si on choisit de ne pas faire le jeûne à l’eau. Et puis dans le jeûne, la randonnée est super importante tous les jours pour accompagner le corps dans son processus d’élimination.
Quand on n’a pas l’habitude de jeûner, on se sent plus en sécurité dans une structure spécialisée. Cela évite de s’engager dans une formule de diète incontrôlée qui pourrait ne pas être juste pour votre santé.
Jeûner se prépare
On ne peut pas décider de jeûner comme ça sur un coup de tête. Jeûner demande une préparation car c’est un effort mental et physique. Il est super important de respecter les étapes de préparation et les étapes de reprise alimentaire. Il faut accepter l’idée que pendant 3 semaines, on se met en retrait de notre quotidien habituel. Moins de sorties, d’alcool, de fêtes, de dîners, … de vie sociale. Gardez en tête qu’un jeûne mal préparé est un jeûne mal vécu.
Quand vous décidez de faire un jeûne, assurez-vous d’avoir devant vous 3 semaines calmes à l’abri des tentations et des obligations professionnelles.
Jeûner soigne.
Le jeûne n’est pas un remède miracle à toutes les maladies. Le jeûne est une aide précieuse pour être en bonne santé. Car le jeûne est un apprentissage. Il nous enseigne la compréhension de notre corps. Être à l’écoute de ses besoins,
Comment ça fonctionne ?
Un jeûne d’une semaine s’étale en réalité sur 3 semaines organisées comme suit :
La descente alimentaire.
On prépare son corps à l’abandon provisoire de toute alimentation solide. Et son esprit en se projetant dans une dynamique positive sur les jours à venir
Le jeûne : la mise au repos des intestins.
On s’hydrate.
C’est crucial car les intestins étant au repos, ils n’éliminent plus rien. Mais notre organisme continue lui à produire des toxines qu’il faut éliminer. Pour continuer à bien faire fonctionner ses reins, on s’hydrate avec de l’eau, des tisanes, des jus de fruits et/ou de légumes frais sans pulpe ni résidus.
On marche.
L’activité physique est essentielle pour activer nos émonctoires naturels ( reins, poumons, intestins, peau). L’organisme se débarrasse des toxines par le souffle, la transpiration, l’urine et les selles. Marcher permet de soutenir ce processus. En nous oxygénant, on active aussi le foie, qui nettoie environ 1 litre de notre sang par heure. Ces déchets sont ensuite évacués par la respiration et la transpiration. Donc surtout on ne reste pas sédentaire pendant un jeûne. Ce serait contre-productif pour l’organisme. Vous finirez épuisé. L’effort défatigue car il actionne tous les processus de nettoyage naturels de notre corps.
La reprise alimentaire progressive.
Chaque jour, on réintroduit une catégorie d’aliments en petite quantité. Au départ, des menus 100% végétaliens composés de légumes crus ou cuits et de fruits cuits. Puis on introduit les céréales semi-complètes (riz, quinoa, …), les oléagineux. A partir du 4° jour, les protéines légères font leur retour. Œufs, fromages de chèvre ou de brebis, tofu, légumineuses. Ensuite, viendront les volailles et le poisson. Quant à la viande, il est préférable de l’introduire le plus tard possible si vous ne pouvez vraiment pas vous en passer.
On pense à bien mastiquer les aliments.
Pas de bonne et saine digestion une bonne mastication. Et vous le savez, nous sommes ce que nous digérons. Grâce à l’amylase présente dans la salive, mastiquer permet de pré-digérer les amidons et d’attendrir les aliments. Cela évite à l’estomac de s’épuiser. Cela permet aussi à la satiété de se mettre en place. Et vous les savez, la satiété est l’allié de la minceur et de la non reprise de poids.
Jeûner pour redécouvrir la satiété.
Dès la semaine de préparation, on se rend compte au fur et à mesure que l’on supprime de son alimentation le café, l’alcool, les protéines animales, les laitages, puis les légumineuses et les céréales pour ne manger que des légumes et des fruits, que très souvent on mange sans avoir faim. Par réflexe, pour combler un vide ou une angoisse, par ennui, par habitude mais finalement assez rarement parce que nous avons faim. Jeûner permet de réguler les comportements alimentaires et incite à écouter mieux son corps, ses besoins et ses envies.
Jeûner nous apprend à manger en conscience quand on a faim. Et nous permet de repérer ces moments où on ouvre le frigo de façon automatique sans avoir vraiment faim. Les cures de repos digestif sont un outil super efficace pour repérer les moments de satiété. C’est la première clé du rééquilibrage alimentaire.
Le jeûne est-il dangereux pour la santé ?
Si la pratique est mal encadré ou pas encadré, si on ne s’y prépare pas correctement, oui jeûner peut représenter un danger pour l’organisme. Un peu comme courir un marathon sans préparation physique. C’est la raison pour laquelle, sans la plupart des programmes de jeûne sérieux, on vous demande de prévoir 3 semaines devant vous au calme, sans obligations professionnelles stressantes ni de fêtes familiales susceptibles de parasiter le bon déroulement et les effets bénéfiques du jeûne.
Aucun commentaire