Plus je réfléchis à la sortie du confinement, plus j’ai l’impression qu’il ne s’agit ni de la vie d’avant, ni de celle d’après, … mais de la vie AVEC.
Comme vous, j’en ai marre de ce confinement même si je sais pourquoi je le fais et combien c’est crucial de respecter ces règles. Là, c’est de la vie même dont nous parlons. Alors même si je râle un peu, j’obéis strictement aux consignes. Mais quand même, c’est long.
Quand je regarde ces semaines passées, je me demande où est passé mon temps.
Je pensais faire mille choses remises depuis toujours style ranger, trier, … et je n’en ai pas fait beaucoup. Je pensais profiter de ce temps pour écrire mon prochain livre et alors là panne d’inspiration et d’énergie. Pas le bon mood du tout. J’ai fait beaucoup de sport pour canaliser ma colère et mes peurs face à cette privation de liberté. Beaucoup de méditation et de kundalini yoga avec Lili Barbery et Anne Bianchi qui ont adouci mon confinement. Ça c’était chouette. Pour le reste, j’ai navigué à vue au gré de mon humeur avec le ménage et les courses. Et ma chance est d’avoir un amoureux très participatif aux travaux ménagers et à la cuisine. Moi, je ne cuisine pas ça m’ennuie profondément.
Pour autant, ai-je raté mon confinement ?
Vous souriez moi aussi car depuis quelques jours c’est une petite musique qui monte, réussir son confinement. Face aux injonctions à faire du sport, se cultiver, apprendre à faire la cuisine, passer ses journées sur la plateforme de l’INA à regarder tous les classiques du cinéma, on risque bientôt de se demander si on n’a pas « raté notre confinement ». Ecoutez sur ce sujet Florence Servan Schreiber, spécialiste de la psychologie positive, qui en parlait sur Europe 1. Elle n’a pas son pareil pour nous décomplexer et enlever tout de site cette idée de notre tête. Cette période si singulière nous a amené à expérimenter des émotions et sensations nouvelles, nous a confronté à des peurs anciennes, à des interrogations, à nous surtout. Et ce n’est pas un travail facile. Et puis, il y a autant de confinement que de personnes confinées car nous ressentons toutes et tous les choses à notre manière. Les conditions aussi de ce confinement créent des distorsions énormes. Seule ou pas, en ville ou dehors avec la nature accessible, … autant de cas de figure que de vécus ! Alors, non il n’y a pas de modèle de réussite du confinement.
J’ai aussi commencé à essayer de m’habituer à la vie « avec » le virus.
Oui car, pendant un certain temps, nos comportements et nos modes de vie vont devoir être modifiés en profondeur. Nous ne pouvons plus nous comporter en égoïste. Juste penser à ce qui nous fait plaisir. C’est trop dangereux pour les autres. Nous allons devoir accepter de la discipline et de la mesure dans nos décisions. Si nous devons trouver quelque chose de positif dans cette crise, pour moi, ce sera la solidarité.
La conscience du commun.
Solidarité avec nos voisins, nos soignants, ceux qui sont en première ligne pour nous, ceux qui sont plus fragiles. Je souhaite et j’espère que nous allons conserver la solidarité au cœur de nos actions. Conserver l’habitude de regarder son voisin, sur le palier, le balcon, dans la rue et respecter les distances de sécurité, les mesures et gestes barrière. Gardons en mémoire que nous sommes toutes et tous la même communauté. Conservons là cette conscience du commun. Tenons éloigné loin l’égoïsme. Il y aura toujours des exceptions, des égoïsmes qui se pensent au-dessus des lois et des règles mais fort heureusement ce sont des exceptions. Et c’est le plus grand nombre qui est important dans la bataille sanitaire.
Accepter de dire adieu à notre vie d’avant.
Celle des cafés, des terrasses au soleil, des dîners et fêtes avec sa famille, ses amis, … les festivals d’été, la plage et les bains de minuit, les concerts, les voyages, …Bye bye aussi les open spaces et les espaces de co-working, les pique-niques improvisés sur les pelouses quand il fait beau. Tout ça sera pour plus tard quand on aura un traitement, un vaccin…
Le télétravail comme nouveau modèle ?
Les chanceuses et chanceux qui ont un job vont continuer le télétravail. Oui avoir un CDI aujourd’hui c’est une chance. C’est l’assurance d’échapper à la précarité. Alors, chérissez-le ce travail, si c’est votre cas. Et puis, le temps de transport gagné vous évite les contacts et les risques d’infection. Ne râlez pas trop si vous devez continuer à rester chez vous encore quelques semaines pour votre job.
Pour nous, les indépendants, les missions se sont arrêtées nettes avec le confinement ainsi que nos sources de revenus. Alors, nous essayons d’être inventifs et de ne pas nous laisser gagner trop par le stress. Les espaces de co-working vont nous manquer car ils sont des lieux d’échanges et de sociabilité importants quand on travaille seule.
Vivre avec l’incertain.
C’est probablement ce qui est le plus difficile car ce n’est pas notre façon de faire. Tous autant que nous sommes, nous organisons, nous planifions notre temps, nos agendas. Les vacances, les week-ends, … là impossible de faire des plans à plus de 15 jours.
Lâcher le contrôle.
Cet incertain nous demande de lâcher les rênes un peu, de nous laisser porter. Quand on est, comme je le suis, une adepte du contrôle et de la prévision, ce n’est pas simple. Je m’entraîne et certains jours, mes vieux réflexes remontent et je m’énerve contre cet incertain, qui lui reste de marbre, se fichant pas mal de mes gesticulations.
Je tâtonne.
Et je pense que cela va durer un petit moment. Nous allons tous et toutes tâtonner car personne n’a l’équation miracle pour sortir de cette crise. Pour une raison simple, c’est qu’il n’y en a pas. Ce sont nos actions collectives qui vont recréer au fil des jours un quotidien, de la vie.
Alors, la vie « avec » derrière son masque comment ça se profile ?
D’abord, trouver des masques. Ça c’est le job de cette semaine, courir les pharmacies pour en trouver. Après c’est s’habituer à en porter car ça tient chaud, on transpire et du coup le maquillage en prend un coup. Futile pensez-vous ? Non, pas tant que ça. Et nous avons besoin de légèreté et de futilité aussi pour absorber les chocs auxquels nous sommes soumis depuis 2 mois. La résilience passe aussi par la futilité. Donc oui, je vous parle de maquillage et de soin de la peau car le port du masque va modifier les besoins et les comportements de la peau. Je suis en train d’étudier les meilleurs rituels de soin à vous proposer !!!
Et la consommation ? Est-ce que nous allons consommer comme avant ?
Autant ? A l’identique ? Je ne sais pas. Moi je n’ai pas forcément envie de me ruer dans les magasins pour acheter des vêtements, des accessoires. Je n’en ai pas envie. Ce n’est pas mon food du moment.
Les voyages me manquent.
Depuis toujours, j’aime parcourir le monde à la découverte de pays et de cultures que je ne connais pas. J’adore les aéroports. Ils sont une promesse de découvertes, de nouveautés, de liberté. J’aime avoir mon passeport avec moi et me dire je peux partir où j’ai envie. C’était avant et j’espère que dans pas trop longtemps, ce sera à nouveau possible. Je sais que ces déplacements en avion posent des problèmes écologiques. Mais imaginons qu’on réserve les avions uniquement aux voyages de découverte. Les vrais voyages. Pas pour se déplacer d’un point à un autre et atterrir dans une salle de réunion identique à la nôtre et repartir le lendemain matin sans avoir rien vu du pays dans lequel on était. Là les visioconférences sont suffisantes et remplissent très bien leurs fonctions. Et ces déplacements là sont légions. Donc les remplacer par des réunions Zoom c’est plutôt positif côté empreinte écologique.
Cette solution a le mérite de me laisser mes rêves de cosmopolitisme. Alors les vacances ? C’est un peu le point noir ! J’essaye de ne pas trop y penser, au voyage que nous avions prévu. Je me concentre sur le moment présent. J’attends que l’accès à la nature soit possible. Et je rêve de tous les pays où j’irai me promener un jour. Car s’il y a bien une chose dont je suis certaine, c’est que nous nous adapterons à cette nouvelle donne. Nous saurons trouver des ressources en nous pour accepter ce que nous ne pouvons pas vraiment changer et trouver les bons comportements pour vite revivre dehors, à l’extérieur, pour retrouver du travail, pour recommencer à vivre sans crainte. Pour retrouver une vie « sans » risque sanitaire que nous apprécierons encore plus !
3 Commentaires
super analyse
Merci beaucoup 😊🙏
merci