Jeûner. Ça faisait un bout de temps que l’idée me trottait dans la tête. J’avais l’habitude de faire tous les ans une cure de détoxination végétale. Pendant 6 jours, on est soumis à une restriction calorique et à une alimentation végétale et il y a un jour de jeûne.
Rien à voir avec le jeûne thérapeutique où pendant 7 jours on se nourrit exclusivement de bouillons, tisanes et eaux parfumées. Alors, hop direction la PENSÉE SAUVAGE dans le Vercors pour une semaine de jeûne et de randonnées.
Jeûner, pourquoi ?
- Pour mettre son système digestif au repos
- Enclencher ainsi un véritable processus de nettoyage
- Et de régénération en profondeur du corps.
- Une détox complète.
Mais pas que …  C’est aussi un apprentissage en ce sens où on apprend pendant le jeûne à comprendre le fonctionnement de son corps. Et ça c’est super important. Car, c’est ce qui nous permet ensuite de prendre en main notre santé par le biais notamment de la prévention. Jeûner est donc une démarche globale. Ce n’est pas seulement ne pas manger. C’est aussi se reposer. Faire de l’activité physique. Ecouter son corps, ce que l’on ressent et non ce qu’on pense.
Et puis, jeûner déclenche un processus de régénération cellulaire, l’autophagie. Elle permet aux cellules de se réparer toutes seules et d’éliminer des particules ou substances indésirables qui ont pu pénétrer dans les cellules : virus, bactéries, toxines, protéines dégénérées… En clair, jeûner rajeunit nos cellules.
Jeûner, comment ça marche ?
Jeûner, en fait, ça se prépare. On ne peut pas décider de jeûner comme on décide d’aller à la piscine à l’heure du déjeuner. Jeûner, ça demande de la préparation avant, de la motivation pendant et de la rigueur après dans le suivi .
Jeûner, ça s’anticipe et ça se prévoit sur 3 semaines :
- la préparation,
- le jeûne à proprement parlé
- la sortie de jeûne ou remontée alimentaire.
3 semaines sans trop d’obligations professionnelles ni fêtes familiales susceptible de parasiter le bon déroulement du jeûne voire d’interférer sur ses bénéfices.
Chaque étape a son importance, la semaine de préparation, la cure en elle-même, la semaine de reprise alimentaire. Et j’ai testé en live ce que ça fait de bâcler la semaine de préparation, après on paye cher !!! 2 jours de maux de tête assez intenses pour ce qui me concerne.
Je vous laisse imaginer combien je me suis tenue à carreau pour la phase de reprise alimentaire super importante elle aussi car tout écart peut gâcher tous les bienfaits de la cure.
Donc jeûner, il faut le savoir c’est 21 jours pendant lesquels on doit suivre un programme alimentaire restrictif. Donc pensez-y vraiment au moment de fixer la date de votre jeûne.
Jeûner, comment ça se passe ?
ETAPE 1Â : la descente alimentaire
Une semaine avant commence la descente alimentaire dont l’objectif est de préparer le corps à l’abandon de toutes nourritures solides et de préparer aussi l’esprit en adoptant une démarche positive et confiance qui rassure sur le fait qu’on va y arriver sans problème.
Progressivement on supprime de son alimentation les excitants ( café, thé, alcool) et les protéines animales (viandes et poissons) et on privilégie les tisanes et l’eau.
Puis on enlève les œufs, les fromages et les légumineuses, le pain, le riz , les pâtes et les céréales. Les 3 derniers jours, on consomme uniquement des fruits et des légumes.
Commence alors le jeûne à proprement parler c’est à dire la mise au repos des intestins pendant 7 jours.
ETAPE 2 : le jeûne
Il commence par une purge, un nettoyage complet des intestins pour être certain d’éliminer tous les résidus alimentaires. Un jeûne doit commencer avec des intestins bien nettoyés.
Tout au long du jeûne il est important de bien s’hydrater pour faire fonctionner ses reins et éliminer les toxines produites par l’organisme. Dès le 1° jour du jeûne, on boit beaucoup d’eau, de tisanes, de jus de fruits ou de légumes à condition qu’ils soient filtrés et sans résidus.
Que se passe-t-il dans notre corps au cours du jeûne ?
Jour 1 & 2 : la glycogénèse
Contrairement à ce que nous pourrions penser, on ne ressent aucun manque les 2 premiers jours car notre corps puise dans ses réserves de sucre (glycogène). La mobilisation de ces réserves, situées dans le foie et les muscles, s’appelle la glycogénèse.
Jour 3 & 4 : la néoglucogenèse
Les réserves de glycogène étant épuisées, le corps subit un stress d’adaptation car il doit aller chercher quelque part le sucre dont il a besoin pour soutenir les fonctions vitales. Il va aller les chercher dans les réserves de graisse. C’est la néoglucogenèse qui commence. L’organisme prélève de la graisse dans les tissus adipeux et un peu de protéines dans les muscles pour les transformer en sucres assimilables. Ce processus va durer jusqu’au 5° jour du jeûne. Là , le kif c’est qu’en plus de se sentir plutôt super bien on perd du poids !!!
On récupère de la vitalité grâce à l’énergie que nous ne dépensons plus à digérer et grâce aussi aux apports de sucre issus de la transformation des graisses.
Jour 5 & 6 : la cétogenèse
Entre le 3° et le 5° jour du jeûne, le corps doit continuer à faire fonctionner ses fonctions vitales et à fournir au cerveau, gros consommateur de sucre, sa dose habituelle de glucose.
En parallèle de la néoglucogenèse, et parce qu’il ne sait pas combien de temps durera le jeûne, il anticipe et lance un autre processus, celui de la cétogenèse.
Grâce au foie et aux reins, notre organisme transforme certaines graisses puisées dans les tissus adipeux en corps cétoniques, très proches du glucose.
Alors là pour le cerveau c’est la fête et l’euphorie s’installe car ces corps cétoniques sont de puissants stimulants qui aiguisent la vigilance et mettent un terme à la sensation de faim. Associés aux hormones telles que le cortisol, l’adrénaline et l’endorphine, ils composent un cocktail euphorisant.
ETAPE 3Â : la reprise alimentaire
Arrive le 6° jour et la rupture du jeûne. Là , on se retrouve traverser de plein de sentiments différents. On est à la fois super content de penser que le lendemain on va remanger. Et plutôt assez fière d’avoir tenu le coup surtout quand c’est la première fois qu’on jeûne. Alors toute la journée on savoure ce moment assez gratifiant ce qui amplifie le pouvoir euphorisant des corps cétoniques. De là à penser qu’on pourrait tenir 1 ou 2 jours de plus … voire pour les plus euphoriques 1 semaine de plus, il n’y a qu’un pas !!!
Dans le même temps, on appréhende un peu le retour à l’alimentation de crainte de perdre la sensation de bien-être ressentie ainsi que les effets durables du jeûne.
Tout va dépendre de la façon de gérer l’après cure qui est aussi importante que les étapes précédentes.
Le fameux 6° jour !
Tout commence le soir du 6° jour où on commence par relancer doucement ses intestins en leur donnant un potage de légumes frais.
Au 7° jour, on rompt le jeûne avec quelques fruits et jus de légumes le matin et un déjeuner très léger à base de crudités et/ou de légumes cuits et de fruits. Et surtout on mastique très lentement pour faciliter la digestion. En effet, grâce à l’amylase présente dans la salive, mastiquer permet de prédigérer les amidons et d’attendrir les aliments. Ce qui permet de préserver l’estomac et de ne pas le fatiguer.
Surtout ce qui est important pendant cette semaine de reprise alimentaire c’est de faire attention à la sensation de satiété. La cure de repos digestif permet d’identifier plus facilement ce moment de satiété. C’est la 1° clé d’un rééquilibrage alimentaire pertinent pour rester en forme.
Le protocole de reprise alimentaire s’organise comme suit :
Jour 1 &2 : des menus 100% végétaliens composés de fruits et de légumes crus et/ou cuits accompagnés d’eau et de tisanes.
Jour 3 : le retour des céréales complètes comme le blé, le sarrasin, le millet en version semi-complète ainsi que le quinoa et les oléagineux ( noix, amandes natures)
J 4 : l’arrivée des protéines telles les Å“ufs, les produits laitiers de chèvre ou de brebis et les protéines végétales (tofu, haricots, pois chiches), les graines germées, les champignons
Privilégiez les petits déjeuners salés avec œufs, avocats et pain complet toasté par exemple.
Jour 5 & 6 : le retour des poissons, volailles, fruits de mer si vous en éprouvez l’envie en évitant les protéines animales le soir qui sont acidifiantes et excitantes. Pas top pour le sommeil …
Vous pouvez aussi étendre cette reprise à 2 semaines pour mieux profiter des effets du jeûne. C’est ce que j’ai expérimenté et 4 semaines après je n’ai pas repris 1 gramme des 4 kilos que j’ai perdus et je me sens dans une forme olympique.
Jeûner, pourquoi c’est mieux de le faire encadré dans un centre ou une clinique ?
1/ C’est rassurant.
Être entourée d’une équipe de naturopathes et de médecins sur place rend tout plus facile et plus fluide. Quand certains matins vous vous sentez fatiguée ou vous avez l’impression que votre rythme cardiaque s’emballe, c’est top de pouvoir immédiatement avoir la réponse et la solution au problème.
Croyez-moi, le 3° jour n’est pas toujours facile. J’étais bien contente d’avoir le soutien d’une super naturopathe. Quelqu’un  qui me trouvait la bonne plante à prendre et hop je pouvais repartir.
2/ Il est super important de bouger et de pratiquer une activité physique quotidienne.
Idéalement une randonnée au grand air.
L’effort physique stimule la circulation dans l’organisme. Ce faisant, il active les « émonctoires » à savoir le foie, les reins, les poumons et la peau. L’organisme se débarrasse des toxines par le souffle, la transpiration, l’urine et les selles. Marcher permet de soutenir tout ce processus. On s’oxygène et on oxygène tout son organisme.
L’effort défatigue contrairement à ce que nous pourrions penser. Marcher permet donc d’éliminer les toxines, de faire remonter la tension, de penser à autre chose que la nourriture, de prendre l’air et de profiter du silence pour méditer. C’est plus facile de le faire avec le dynamisme et l’entrain d’un guide et du groupe.
A la Pensée Sauvage, j’ai marché tous les jours pendant 3 heures. Je trouvais cela suffisant pour moi. Après je rentrais. Certains continuaient la marche pendant 1H30 supplémentaire.
3/ Les étirements musculaires
Ils sont importants avant et après la randonnée pour éviter les blocages et aider à libérer l’acide lactique produit par l’effort physique. Le Yoga est un excellent moyen de prévenir ces phénomènes.
4/ Les saunas, hammams et massages
Ils permettent le drainage de l’organisme. Ce faisant, ils accélèrent l’évacuation des toxines.
Dans un centre comme la PENSÉE SAUVAGE ou une clinique comme la CLINIQUE BUCHINGER sur le lac de Constance, vous avez tout à disposition et c’est ce qui rend le jeûne agréable et plus confortable.
Après le jeûne, il est important de penser à se revitaliser. Et donc, on adopte les jus frais, les alicaments comme le pollen frais, on fait une cure de pro biotique type LACTIBIANE REFERENCE pour équilibrer la flore intestinale et on se reminéralise avec des complexes de minéraux.
Conclusion, jeûner n’est pas un simple régime. Pas plus qu’une modification qualitative ou quantitative de nos apports alimentaires pour maigrir ou améliorer sa santé.
Jeûner est une démarche plus profonde. C’est une véritable expérience. Elle permet une meilleure compréhension de son corps, un apprentissage de nouvelles habitudes alimentaires, une meilleure prise en main de sa santé. Grâce au jeûne, on apprend à prendre soin de ses intestins.
Et si vous ne vous sentez pas prêt tout de suite pour le jeune thérapeutique, vous pouvez commencer par le jeûne séquentiel accessible à tous et facile à mettre en place.
De quoi s’agit-il ?
Une fois par semaine, on arrête de manger à partir de 20 heures ou 21 heures jusqu’au lendemain à 13h. On pense à boire beaucoup d’eau, de tisanes ou de thés sans sucres ajoutés.
Et si le lendemain à 13h, vous vous sentez bien, vous pouvez prolonger le jeûne jusqu’au dîner. Ainsi, vous aurez mis au repos votre système digestif pendant 24h. Ne plus manger pendant une dizaine d’heures ou 24h, permet une meilleure élimination des déchets. Résultat, votre système immunitaire est booster, la fatigue réduite, le teint plus clair.
5 Commentaires
Jeûner pour être à l’écoute de ce qu’il se passe à l’intérieur de soi.
Après des gargouillis, des peurs, de la fatigue les trois premiers jours, parvenir à entendre son calme intérieur : calme digestif, émotionnel, mental qui précède une lucidité, un optimiste, un bien-être renouvelé.
Descendre au fond de soi et remonter plus clair d’esprit, l’âme en paix, le corps plein de vitalité.
Faire de belles rencontres pendant le jeûne, par exemple rencontrer Natacha 😉
Merci Clémence de ton adorable message. Faire de belles rencontres en effet et surtout partager dans la simplicité et l’honnêteté des moments de pure bienveillance.
Bonjour
Comment faire un lavement avant le début d un jeun ? Faut il boire quelquechose en particulier pour tout nettoyer ?
Avant le début du jeûne à proprement parlé, vous devez faire une semaine de préparation avec descente alimentaire. Pendant cette semaine de préparation, vous enlevez au fur et à mesure les excitants, les protéines animales et végétales, les féculents, … et vous finissez la semaine en mangeant exclusivement fruits et légumes et en buvant eau et tisanes. Quand le jeûne démarre en effet c’est bien de purger les intestins. A la Pensée Sauvage, il nous donne en effet une purge à boire. Impossible de me rappeler le nom de cette purge. Si vous optez pour un jeûne de 16h ou 24h, vous n’avez pas besoin de nettoyer vos intestins avant.
Bonjour
Je suis sur la route du retour de la maison du jeûne de saint cannat
Superbe expérience je suis ravie et votre article est tout à fait dans la vérité et les conseils de jean Pascal qui organise ces jeûnes
Superbes semaines avec des balades des activités
Une semaine de détente et de vacances