Les coulisses d’une carrière, c’est toujours intéressant, pas souvent connu et pourtant cela pourrait toutes à un moment de nos vies nous aider. Choisir un métier qui donne du sens à son quotidien, vivre de sa passion, refuser de choisir entre vie privée et professionnelle, gérer sa carrière et son ambition, … Les trajectoires professionnelles belles et fortes sont plus difficiles pour les femmes mais pas impossible, heureusement. Elles l’ont fait, je leur donne la parole pour aider chacune d’entre nous à se dire « oui, c’est possible ».Â
Sabrina est une jeune femme complètement étonnante et unique. Elle est pour moi l’incarnation absolue du « you can have it all ». Femme de tête et de cœur, hyper féminine assumée, elle court sur ses talons de 10 cm entre une levée de fond pour la fondation des femmes, son rôle d’ambassadrice de la Maison des Femmes, son job de DG d’une grande marque de cosmétique, ses actions militantes contre les violences faites aux femmes, ses 2 enfants, … avec le sourire, une énergie de dingue, un humour décapant. Et quand vous lui faites remarquer que vraiment elle dépote, elle vous plante son regard vert pétillant dans les yeux et part dans un grand éclat de rire. J’ai eu envie d’en savoir plus, de la connaître mieux. Son itinéraire est tellement riche d’enseignements pour nous toutes que j’ai eu envie de le partager avec vous. Entrons dans les coulisses de Sabrina.
A propos de son parcours …
Je suis boursière et j’en suis fière. Je dois tout à l’école républicaine. J’ai la chance d’avoir des parents super aimants qui, par le regard qu’ils ont posé sur moi, m’ont donné la conviction que je pourrais faire tout ce que je désirais, qu’il n’y avait pas de barrières infranchissables dans l’existence. J’étais très bonne élève, 1ere de ma classe. J’adorais l’école et étudier. Le premier grand pivot marquant de ma vie, je le dois à mes professeurs au collège. Ils ont proposé à mes parents aux vues de mes excellentes notes d’obtenir une dérogation de l’académie pour me permettre d’intégrer un meilleur lycée qui me donnerait accès aux classes préparatoires. Ils étaient convaincus de mon potentiel. Mes parents ont accepté et j’ai pu intégrer le lycée Pasteur à Neuilly sur Seine. A 15 ans, je découvre un monde dont j’ignorais l’existence…
Là , se mettent en place immédiatement 2 élans vitaux. L’adaptation à tout prix et la préservation de ma singularité. L’adaptation elle est capitale pour pouvoir naviguer partout par tous les temps dans tous les milieux. Mais pour autant hors de question de me fondre dans la masse et d’adopter un comportement moutonnier. J’ai conscience d’être polarisante mais très tôt, je me suis dit que mes valeurs étaient ma boussole et que je ne laisserai rien m’en détourner. Et ce n’est pas grave de ne pas plaire à tout le monde. Je ne cherche pas à entrer dans un moule. J’écris l’histoire de ma vie.
J’ai intégré HEC et j’étais major en philosophie à l’entrée du concours. Comme quoi, tout est possible.
Sur le job de ses rêves …
J’avais envie d’enseigner, d’être prof. J’adorais l’histoire, la géographie et la philosophie. D’ailleurs pendant mes études à HEC, je donnais plein de cours particulier de philo. J’avais besoin de gagner de l’argent. J’ai compris que je devais faire un arbitrage entre les métiers passion pas forcément très rémunérateurs et les métiers auxquels mes études me donnaient accès et qui me permettrait d’avoir une vie plus confortable immédiatement. Les jobs passion, c’est souvent plus facile quand on a déjà tout et qu’on vient d’une famille fortunée. Moi, ce n’était pas mon cas. Alors, j’ai choisi de donner la priorité à mon autonomie et à mon indépendance financière. J’ai continué de cultiver mes passions dans ma sphère privé et professionnellement, je me suis orientée vers le marketing et le retail, que j’adore. Et, un jour, je n’exclus pas de retourner à mes premiers amours d’enseignante.
Elle ne serait pas là si …
Mes parents ne m’avaient pas aimée et donnée une super confiance en moi. Mes professeurs ne m’avaient pas poussée vers les classes préparatoires, donnée le goût de l’éloquence. Mes patrons qui ont cru en moi et qui m’ont donnée très vite des gros jobs. J’ai bossé, bossé et bossé et la vie m’a poussé dans des chemins qui m’ont donnée des options professionnelles et la liberté de choisir.
Sur la prise de risque et le syndrome de l’imposteur …
Je suis 4X4 tout terrain, je peux tout faire, je suis à l’aise partout même si d’apparence je ressemble à une petite princesse qui fait attention à ses ongles ! Je n’ai pas peur de foncer et de faire. Je ne mens pas sur qui je suis et je suis alignée avec moi-même. J’affiche la couleur. Donc partant de là , je ne souffre d’aucun syndrome d’imposture. C’est quand on cache quelque chose de soi, qu’on est mal à l’aise.
Sur ce qu’elle préfère dans son job …
Ce que j’adore dans le retail et le métier que je fais, c’est qu’il est nécessaire de marier à la fois l’intelligence conceptuelle, l’imaginaire, la compréhension de l’air du temps, le zeitgeist … Et en même temps être dans le concret, dans la vie quotidienne des gens, comprendre leurs préoccupations, leurs besoins. J’ai un sens du concret et de l’action très fort .
Sur l’affirmation de sa singularité …
J’ai beaucoup d’amour dans ma vie ce qui me donne accès à une grande confiance. Je me suis rendue compte que quand tu n’as pas tout dès le départ ou pas grand-chose, être différente, singulière te permet d’exister. Cultiver une singularité permet d’imprimer même si c’est polarisant. Je n’ai jamais cherché à être dans la moyenne. J’avais en moi de l’exigence et de l’ambition. Je ne voulais pas me contraindre en endossant un masque pas à moi. Cela aurait diminué ma force pour agir. Après, il s’agit de faire et de transformer. On s’émancipe par la réussite et la transformation des essais. La singularité est un accélérateur dans la vie. Et aujourd’hui, ma singularité est un acte de revendication. Je veux incarner un féminin qui n’existe pas vraiment sociétalement, féminine et efficace. Je refuse qu’on m’assigne à résidence et qu’on m’aseptise.
Sur son rôle de maman …
Je suis une maman très aidée et je suis assez fière de la relation que j’ai construit avec ma nounou qui est ma partenaire d’éducation de mes enfants. Nous formons un binôme. Je suis libérée de la partie opérationnelle de la gestion des enfants. Du coup, je peux profiter pleinement de mes enfants. Je suis fascinée par mes enfants. Ils me bluffent par leur énergie, leur imagination, leur créativité, leur humour. Je veux leur donner de l ’amour et de la confiance en eux car je veux que mes enfants puissent se dire, comme moi j’ai pu le faire, qu’ils ont la possibilité de faire tout ce dont ils rêvent dans la vie. Ils peuvent écrire leur histoire. Ça c’est mon rôle. Leur donner une super confiance en eux.
Et sur l’importance d’être maman ?
Pendant longtemps, je n’étais pas du tout branchée sur la maternité. Et au moment, où j’ai commencé à m’en préoccuper et bien ça n’a pas du tout marché. J’ai fait une fausse couche qui m’a plongée dans un trou noir profond. Personne ne m’avait prévenue que les fausses couches étaient fréquentes. J’avais l’impression que c’était moi qui avait un problème, que je n’étais pas capable. Et puis, la vie est bien faite et j’ai fini par être enceinte. Mais j’avais une peur panique de l’accouchement depuis toujours. Je pensais que j’allais mourir en couche. J’ai eu un gynéco génial qui a su m’accompagner et j’ai accouché sans douleur. J’en parle car je pense qu’il faut lever les tabous qui entravent les femmes. Maintenant que j’ai réussi à dépasser cette peur de l’accouchement, je n’ai plus peur de rien. (RIRES …)
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui ont de l’ambition et qui ne savent pas toujours comment obtenir une promotion, une augmentation , …
Croire en soi. Choisir sa direction et ensuite se donner les moyens pour y arriver. Bosser, être tenace, ne pas se laisser impressionner et oser.
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